« Par quel bizarre principe d’humanité la servitude a-t-elle été introduite dans le monde ? Et comment les hommes se sont-ils imaginés qu’ils pouvaient se rendre maîtres de la vie et de la liberté de leurs semblables ? […] Semble-t-il que le droit de la guerre doive s’étendre jusque là ? Je sais bien qu’on a prétendu que la vie du vaincu était à la disposition du vainqueur, et qu’il a paru moins barbare d’ôter à notre ennemi la liberté que la vie. Mais sur quel fondement avons-nous cru que sa vie fût en notre pouvoir, quand il n’est plus en état d’attenter à la nôtre ? Tous les prisonniers de guerre, soit qu’ils aient mis les armes bas, soit que nous les ayons désarmés, doivent être en sûreté avec nous, parce que nous ne combattons pas pour tuer des hommes, mais pour conquérir des États. Combien avons-nous moins de droit sur la vie des peuples qui habitent ces États ; et si leur vie n’est point à nous, pourquoi la leur faisons-nous racheter par leur liberté ? Nous faisons pis encore, nous chassons aux hommes comme des bêtes. Nos incursions et nos descentes ne sont-elles pas des espèces de chasses ? Nous enlevons tout ce que nous rencontrons, ou nous tuons tout ce que nous ne pouvons enlever ; et nous faisons nos esclaves d’une infinité de créatures qui n’étaient point nos ennemis. Que devient alors ce fondement de la servitude ; et par quel droit sommes-nous les maîtres de la vie des gens, dont nous nous contentons d’usurper la liberté? La plaisante humanité que la nôtre ! »
Histoire (anonyme) des dernières révolutions du royaume de Tunis, 1689.

J’espère que vous trouverez confortable ce salon de lecture, après tout, il est conçu pour que vous y restiez longtemps ; si la qualité du fauteuil sur lequel vous êtes assis dépend de vous, l’ergonomie des hypertextes est mon affaire !

Toutes les pages sont munies de menus déroulant qui permettent à partir d’une quelconque page, d’atteindre n’importe qu’elle autre d’un seul clic. Les ouvrages sont abondamment illustrés non seulement par les gravures d’origine mais aussi par d’autres de mes collections.

Quatre ouvrages vous sont proposés :

LA RÉGENCE D ’ALGER ET LE MONDE TURC

Voici un hypertexte très important placé dans le salon de lecture ; d’abord parce qu’il décrit une période riche, longue et pittoresque de l’Histoire de l’Algérie, ensuite parce qu’il me donne l’occasion d’affronter encore une fois la difficulté de la réalisation d’un document spécialement réalisé pour l’internet. Car à ma connaissance, il n’existe pas de théorisation, sur la façon de réaliser un hypertexte qui soit à la fois didactique, très riche, mais dans lequel le lecteur sache toujours où il se trouve et se « déplace » avec aisance ? C’est-à-dire qu’à aucun moment du « surf » ce lecteur ne doit éprouver la désagréable impression d’être « lost in Cyberspace » comme disent les anglo-saxons.

J’ai donc choisi d’utiliser un menu déroulant, de rédiger chaque page de façon presque télégraphique, et de ponctuer chacune d’entre elles d’extraits de livres qui sont déjà pour la plupart placés sur ce site. C’est ainsi que les techniques informatiques permettent de faire apparaître à volonté les pages, les citations (près d’une centaine) et les gravures (cent cinquante environ). Si mon objectif est atteint, ce document doit permettre à un professeur ou à un conférencier de faire un cours sur « Le monde Turc et la Régence d’Alger » à condition de posséder un ordinateur et un vidéo projecteur. A fortiori il doit permettre à un étudiant, de posséder un bas documentaire suffisante sur le sujet. A vous de juger !?

L’ALGÉRIE ANCIENNE ET MODERNE.

Le très connu livre Léon Galibert, publié seulement 14 ans après la conquête, le premier, je crois, traitant de façon exhaustive de l’histoire de l’Algérie. Le ton est celui des historiens français de l’époque qui, dans l’euphorie de la récente conquête, adoptaient volontiers une attitude condescendante et hautaine envers les autochtones ; il est amusant de constater par exemple que le verbe «châtier» est utilisé très souvent à l’égard des «dominés» algériens, un peu comme actuellement les américains utilisent le verbe «punir» à l’égard des français qui à leur tour sont «dominés».

LE JOURNAL DE L’EXPÉDITION DES PORTES DE FER.


Posséder cet ouvrage est un rêve pour un bibliophile amoureux de l’Algérie ; il a été édité en peu d’exemplaires et ses gravures sont extraordinaires. Je ne l’ai jamais eu en main, et j’ai utilisé en grande partie les illustrations mises en ligne par la BN, de très médiocre qualité. Par bonheur, comme toutes les gravures très célèbres, elles ont été souvent reproduites ici ou là… j’ai fait de mon mieux !

L’académicien Charles Nodier a rédigé le texte, à partir des notes du Duc d’Orléans, à la demande de celui-ci ; c’est dire que le style de respect, de flatterie excessive, envers le Prince, qu’on à de la peine à imaginer à notre époque. Il est touchant de savoir que Charles Nodier et le Duc d’Orléans sont morts avant la publication de ce journal.


LES DEUX SIÈGES DE CONSTANTINE.


Ces deux expéditions ont eu un énorme retentissement en France ; les gravures les plus romantiques ont fleuries, si bien que je n’ai pas pu résister au plaisir d’un vous en offrir une copieuse collection, pour illustrer ce document d’Ernest MERCIER.

Concernant la première expédition de Constantine, j’ai fait suivre le texte de Mercier, par

1° la narration du Duc de Caraman (un amateur comme l'a qualifié le capitaine FOREY), héros pacifique de la terrible retraite.

2° La narration du Docteur BONNAFONT, médecin de l'expédition.

3° Les narrations de 5 "militaires" ; le Major Ernest de CASTELLANE ; le Capitaine FOREY ; Le Commandant CHANGERNIER ; le Colonel MENNE ; le Commandant DESPINOY. Ils s'agit de lettres écrites par ces Officiers au Général de CASTELLANE.

De la même façon, pour la deuxième expédition, vous trouverez une description très complète et très vivante du capitaine de Saint-Arnaud, qui entamait à cette occasion la brillante carrière que l’on sait et qui le conduira au grade de Maréchal.

Pour couronner cet ensemble de documents, il manque des détails concernant les accusations du Maréchal Clausel et les minutes du Conseil de Guerre qu'a subi le Général de RIGNY. Je lance un appel aux lecteurs pour compléter cette partie du site.

En préparation : « l’Algérie Turque » et « l’Algérie Romaine ».