19 - BATAILLE DE LÉPANTE (A. Vicento)

C'est l'une des plus grandes rencontres de l'Histoire.

LE CADRE

Le port naturel de Lépante est situé à l'entrée du golfe de Corinthe qui sépare le Péloponnèse de la Grèce continentale.

La flotte ottomane ancrée à Lépante, contrôlait l'entrée de la mer Ionienne et la route maritime de Venise.

LES FORCES EN PRÉSENCE

202 grandes galères chrétiennes ou e galéasses », montées par 29.000 soldats espagnols et allemands, 208 galères turques.

A la fin de la journée, 116 galères turques étaient capturées, d'autres gisaient sur le côté. Don Juan avait perdu 12 galères.

LA GRAVURE : UN ASPECT DE LA BATAILLE

Cette gravure complète celles déjà consacrées aux galères.

— Impression de grouillement intense, de grande confusion, qui traduit l'acharnement de la lutte.

— Cette bataille navale semble surtout un combat d'infanterie.

Chaque navire est une forteresse qu'il faut détruire par le feu ou prendre à l'abordage.

— A bord des galères espagnoles, « les esclaves chrétiens avaient été désentravés et munis d'armes avec promesse de libération à ceux qui se seraient signalés par leur vaillance.

Les Musulmans, par contre, avaient vu leurs chaînes renforcées et leurs mains avaient été munies de gantelets rigides qui les rendaient impropres à tout autre usage que celui de la rame. Don Juan, monté sur une frégate légère et rapide parcourut le front des navires. A un signal donné, un crucifix fut hissé à l'antenne de chaque galère, les équipages tombèrent à genoux, et un moine les aspergeant d'eau bénite leur donna une absolution générale » (Henri CAMBON. Don- Juan d'Autriche, le vainqueur de Lépante p. 56 - Hachette 1952.).

— Les soldats de la « Sainte Ligue » sont casqués, cuirassés, protégés par leurs boucliers et armés du mousquet, de piques et d'épées.

Les Ottomans, sans cuirasse, sont armés du cimeterre et de l'arc, qui resta en usage longtemps après l'invention des armes à feu.

— Au centre de la gravure, des corps à corps acharnés se poursuivent sur les débris d'une galère. Des vigies turques, touchées à mort, tombent de leur « nid de pie » en tournoyant.

— A l'arrière plan, des navires en flammes.

RETENTISSEMENT DE CETTE VICTOIRE

— Lépante, première victoire navale des Chrétiens sur les Turcs, eut un retentissement considérable.

— Le peintre Andrea Vicentino l'immortalisa par une fresque magnifique qui orne le palais ducal de Venise, et que notre gravure reproduit partiellement.

— La victoire de Lépante ne fut cependant pas aussi décisive qu'il apparut tout d'abord.

« Vous nous avez coupé la barbe, dit le grand Vizir à l'Ambassadeur de Venise, elle repoussera plus drue ». L'année suivante, la flotte ottomane était reconstruite.

REMARQUES

— Rappelons que Cervantès commandait à Lépante une escouade de douze hommes et qu'il y reçut deux blessures, dont l'une le priva de sa main gauche.

Dernier écho des luttes d'antan, la grande cathédrale de Barcelone possède encore un « Christ de Lépante » particulièrement vénéré.